Copropriété Comprendre le fonctionnement de la copropriété Casser un mur porteur
Envie de changement, besoin de réorganiser votre intérieur ? Vous projetez d’abattre un mur porteur : le point sur les démarches à effectuer si vous vivez en copropriété.
Article validé par un juriste FNAIM
Dernière mise à jour : juin 2024
Gain de place, de luminosité, réorganisation de l’espace… les raisons de casser un mur porteur peuvent être nombreuses.
Cependant, abattre un mur porteur n’est pas anodin, plusieurs éléments sont à prendre en compte, notamment en copropriété où des autorisations préalables seront nécessaires.
La FNAIM fait le point.
Comme son nom l’indique, un mur porteur se distingue de par son rôle essentiel dans la construction puisqu’il permet de soutenir la charpente et la structure des planchers.
Les murs porteurs représentent la colonne vertébrale de la construction et assure sa stabilité, c’est pourquoi ils sont plus larges, avec une épaisseur d’au moins 15cm et souvent constitués de bêton, pierre, brique ou encore parpaing (ils sonnent généralement « plein » quand on tape dessus).
Pour casser un mur porteur, il est donc nécessaire d’avoir recours à des procédés particuliers, et à des professionnels pour que le plafond ne vous tombe pas sur la tête, ni sur celle de vos voisins !
Un bon moyen de visualiser quels sont les murs porteurs de votre bien est encore de se référer au plan qui vous a normalement été transmis lors de votre achat immobilier.
Les démarches pour casser un mur porteur en copropriété sont différentes de celles à effectuer dans le cadre d’une maison individuelle.
Il vous faudra, en effet, obtenir l’accord des copropriétaires lors d’un vote en assemblée générale, sans quoi, vous ne pourrez pas mener à bien votre projet.
Pour ce faire, il est nécessaire de demander l’inscription de cette question à l’ordre du jour de la prochaine assemblée et préparer un dossier à transmettre en amont à votre syndic de copropriété. Nous vous conseillons, dans tous les cas, de consulter au préalable le règlement de la copropriété où vous pourrez trouver les règles et conditions précises à respecter.
Une fois votre projet clairement défini, il vous faudra contacter les différents professionnels du bâtiment qui jugeront de la faisabilité de celui-ci, et vous permettront de constituer le dossier à soumettre à l’assemblée des copropriétaires.
Le coût total pour ouvrir un mur porteur (avec les différentes études et les travaux) se situe généralement entre 3 000 € et 10 000 € selon les caractéristiques du mur et l’ampleur du projet.
Il est indispensable que l’entreprise choisie ait souscrit une assurance décennale avec une couverture adaptée pour les travaux de démolition et de réalisation en béton armé.
Une fois ces différents professionnels contactés, vous allez pouvoir constituer votre dossier pour le transmettre ensuite au syndic de copropriété en amont de l’assemblée générale.
Ce dossier devra comprendre les documents suivants :
Pour ce faire, deux possibilités :
N’hésitez pas à vous renseigner en amont auprès de votre syndic sur les modalités d’organisation.
Pendant l’assemblée, les copropriétaires pourront débattre du projet avant de voter pour vous donner l’autorisation ou non d’effectuer les travaux.
Si l’assemblée générale refuse votre projet, vous disposez d’un délai de 2 mois à compter de la notification du procès-verbal pour saisir le tribunal judiciaire.
Si le mur porteur à ouvrir ou abattre est commun avec d’autres appartements ou avec des parties communes de l’immeuble, vous devrez, en plus d’obtenir une autorisation, faire effectuer un état des lieux contradictoire par le bureau d’études techniques. (Ce cas peut se rencontrer si vous réalisez un agrandissement de maison par exemple.)
Ce document permettra de constater, avant la réalisation des travaux, les dégâts apparents déjà présents dans ces espaces mitoyens, et ainsi de vous protéger en cas de différend avec d’autres copropriétaires, une fois les travaux commencés.
Un huissier pourra se charger de la rédaction du constat afin que sa valeur juridique ne puisse être remise en cause.