Investir/Financer Taxes Taxe foncière 2023 : comment faire face à la hausse ?
A l’automne 2023, les propriétaires verront leur taxe foncière augmenter de 7,1% par rapport à l’année précédente (contrairement à 1,4% d’augmentation en 2022). En effet, le taux d’imposition est calculé en fonction de l’inflation qui flambe depuis plusieurs mois. Il s’agit du plus gros coefficient connu depuis 1986.
Article validé par un juriste FNAIM
Dernière mise à jour : Juillet 2023
La rentrée de septembre rime souvent avec taxe foncière pour près de 30 millions de Français propriétaires d’un ou plusieurs biens immobiliers.
Et cette année, bon nombre ont pu observer une forte augmentation de leur taxe foncière. La FNAIM fait le point sur cette taxe propriétaire.
Pour rappel, la taxe foncière est un impôt local qui concerne tout propriétaire d’un bien immobilier localisé en France (propriété bâtie ou non-bâtie).
Cette taxe doit être payée chaque année, dès lors que le redevable est propriétaire au 1er janvier de l’année d’imposition.
Tous les ans, cette taxe rapporte en moyenne 35.8 milliards d’euros aux collectivités territoriales, contre 33.6 en 2021.
Le calcul de la taxe foncière se base sur trois éléments :
La base de calcul de la taxe foncière, concernant les logements, est égale à la moitié de la valeur locative cadastrale.
Elle est calculée en fonction des caractéristiques de chaque logement, notamment la surface au sol, l’emplacement et le niveau de confort.
Elle correspond, théoriquement, au montant d’un loyer annuel si le bien était mis en location.
La valeur locative cadastrale sert également de base au calcul de la taxe d'habitation.
En 2023, au regard de l’inflation, l’indice augmente de 7.1%.
Les paramètres d’évaluation de ces valeurs locatives ont été fixés en 1970, actualisés en 1980 par application d’un coefficient départemental, puis revalorisés forfaitairement chaque année depuis 1980 par un coefficient national censé refléter les variations des loyers.
Depuis 2018, la valeur locative cadastrale est revalorisée chaque année de manière automatique en fonction de l’inflation.
Cette base de calcul est ensuite multipliée par des taux qui sont fixés annuellement par les collectivités territoriales, pour obtenir le montant total de la taxe foncière.
Le taux applicable est celui qui est voté par la commune dans laquelle se trouve le bien.
Ce montant peut ainsi varier considérablement d’une commune à l’autre.
Si la forte revalorisation des bases locatives cadastrales explique pourquoi de nombreuses collectivités ont choisi de ne pas augmenter leur taux de taxe foncière. Elles sont probablement soucieuses de préserver autant que possible leurs administrés dans un contexte économique inflationniste. Ainsi, aucune hausse de taux n'a été signalée dans des villes telles qu'Ajaccio (Corse-du-Sud), Bourg-en-Bresse (Ain), Grasse (Alpes-Maritimes) ou encore Vincennes (Val-de-Marne).
Certaines communes ont même décidé de réduire leur taux d'impôt foncier. Cette décision est difficile alors qu'elles ont été confrontées ces derniers mois à une hausse des coûts de l'énergie et du personnel municipal. Néanmoins, les habitants de Wattrelos (Nord) seront ravis d'apprendre que leur taux de taxe foncière diminuera de 1,5% en 2023. À Compiègne (Oise), la baisse est plus modeste, seulement 1%. Un autre exemple : à Brive-la-Gaillarde (Corrèze), le taux de taxe foncière diminue de 0,8%.
En revanche, parmi les grandes collectivités locales, certaines ont augmenté de manière significative leur taux d'impôt foncier. La hausse la plus impressionnante a été observée à Paris : +51,9%. Cette augmentation n'a pas surpris les Parisiens car elle avait été annoncée depuis longtemps par l'équipe de la maire socialiste Anne Hidalgo. Moins médiatisée mais tout aussi spectaculaire, la ville de Meudon a voté une augmentation de son taux d'impôt foncier de 35,1%. Du côté de l'Isère, le maire de Grenoble avait également annoncé son intention d'augmenter le taux de taxe foncière de la ville, et il a tenu parole... Ainsi, les Grenoblois verront leur taux d'impôt foncier augmenter de 24,4% en 2023.
Les propriétaires ont la possibilité de contester la taxe foncière en cas de désaccord sur la réévaluation de la valeur locative cadastrale de leur bien.
Avant toute contestation, il faudra vous assurer :
Votre demande de contestation de la taxe foncière doit être envoyée avant le 31 décembre de l'année qui suit celle de la mise en recouvrement de l'impôt.
Exemple : avant le 31 décembre 2023 pour la taxe foncière réclamée en 2022.
Pour contester le montant de votre taxe foncière, rendez-vous sur le site http://www.impots.gouv.fr : connectez-vous à « Votre espace particulier » puis accédez à la rubrique « Nous contacter / Ma messagerie sécurisée ».
Vous pouvez alors écrire à l'administration en choisissant le formulaire « Je signale une erreur sur le calcul de mon impôt » puis cliquer sur « Ma demande concerne la taxe foncière ».
Vous serez averti par courriel du traitement de votre demande et pourrez consulter la réponse de l'administration dans la messagerie sécurisée de votre espace particulier.
Attention, votre réclamation ne vous dispense pas du paiement de l'impôt.
Vous avez néanmoins la possibilité d’accompagner votre réclamation d’une demande de sursis de paiement pour ne pas payer le montant que vous contestez.
Pour cela, indiquez à l'administration que vous souhaitez différer le paiement de l’imposition contestée.
Des garanties de paiement (par exemple, une caution bancaire) pourront vous être demandées si le montant est supérieur ou égal à 4500 €.
Le sursis de paiement s’applique jusqu'à ce qu'une décision définitive soit prise sur la réclamation, soit par l'administration, soit par le tribunal de première instance compétent.
L'administration dispose d'un délai de 6 mois pour répondre à votre demande (ce délai peut être prolongé de 3 mois).
En cas d’acceptation de la demande, vous recevez un avis de dégrèvement ou de restitution. Si vous aviez déjà payé votre taxe foncière, alors les sommes vous seront remboursées et majorées par des intérêts moratoires.
En cas de refus de la demande, vous disposez d'un délai de 2 mois pour demander un recours devant un tribunal.
À défaut, vous devrez payer l’impôt contesté ainsi qu’une majoration de 10 % due pour retard de paiement.