Investir/Financer Taxes Réduire la taxe d'habitation
La réduction de la taxe d'habitation est soumise à quelques règles. Explications et informations sur cette taxe qui devrait disparaître en 2023.
Article validé par un juriste FNAIM
Dernière mise à jour : octobre 2022
La taxe d'habitation est l’un des principaux impôts locaux payés par les Français. Elle est prélevée par l’Etat pour le compte des collectivités locales.
La FNAIM fait le point sur la taxe d'habitation, l'objectif de suppression pour 2023 et les changements intervenus depuis la loi finance de 2018.
La taxe d’habitation représente environ 23,5 milliards d’euros pour 2020, qui rentrent dans le budget des collectivités locales et permettent de financer les services sociaux, scolaires, les équipements sportifs et culturels, la voirie, l'environnement, etc.
Que vous soyez propriétaire, locataire ou occupant à titre gratuit, la taxe d'habitation est calculée annuellement sur votre habitation principale. Elle s'applique aussi à votre éventuelle résidence secondaire, d'après votre situation au 1er janvier.
La taxe d’habitation est l'une des quatre taxes perçues au profit des collectivités territoriales avec la taxe foncière sur les propriétés bâties et la taxe foncière sur les propriétés non bâties, ainsi que la contribution économique territoriale ; l'ensemble de ces taxes représente 45% des recettes des collectivités territoriales.
Son montant dépend des caractéristiques du local imposable (superficie, éléments de confort ...) et des taux d'imposition votés par les collectivités territoriales. Il est pondéré en fonction de la composition du foyer fiscal (abattements pour personnes à charge) et des revenus perçus par l'ensemble des occupants du local imposable (plafonnement, voire exonération).
Elle est calculée d'après la valeur locative cadastrale de l'habitation et de ses dépendances ; valeur diminuée d'abattements pour la résidence principale, qui permet d'obtenir ainsi la valeur locative nette.
Le montant de la taxe est égal à la valeur locative nette multipliée par les taux d'imposition votés par les collectivités territoriales.
La taxe d’habitation est due par toute personne physique qui, au 1er janvier de l'année d'imposition, occupe un local d'habitation situé en France et qui ne soit pas expressément exonéré.
Cette personne peut être soit propriétaire, soit locataire, soit occupant à titre gracieux.
La taxe d’habitation est due même en cas de déménagement en cours d'année ou lorsque le logement n’est occupé qu'une partie de l'année.
Dans le cas particulier de la colocation, la taxe, calculée par local, n'est due qu'une seule fois. Elle est établie au nom de l'un des occupants du logement et non au nom de tous les colocataires.
Le colocataire ayant acquitté la taxe pourra ensuite récupérer la part des autres colocataires.
Il est cependant possible d'indiquer un second occupant sur l'avis de taxe d'habitation en adressant une demande de taxation conjointe à votre service des impôts. Dans ce cas, il sera tenu compte du nombre de parts et de la somme des revenus des 2 colocataires qui seront alors solidairement responsables du paiement de la taxe.
Attention : une taxe sur les logements vacants (TLV) en zone tendue ou une taxe d'habitation sur les logements vacants (THLV) hors zone tendue s'appliquent sur certaines communes lorsqu'un logement est inoccupé depuis respectivement plus de 1 an et de 2 ans.
Les communes peuvent exonérer les chambres d'hôtes, meublés de tourisme et gîtes ruraux, lorsqu’ils sont situés en zones de revitalisation rurale.
Pour bénéficier de l'exonération, vous devez remplir une déclaration n°1205-GD (formulaire Cerfa n°13567*02) et l’envoyer avant le 1er janvier de l’année pour laquelle l’exonération est demandée.
La loi de finance pour 2018 a mis en place un dégrèvement d’office de la taxe d’habitation sur la résidence principale. Ce dégrèvement s’est fait progressivement sur une période de trois ans.
Ainsi, après avoir été allégé de 30% en 2018 puis de 65% en 2019, la réforme de la taxe d’habitation a permis à 80% des foyers de bénéficier de la suppression totale de leur taxe d'habitation sur leur résidence principale en 2020.
La loi de finance pour 2020 va plus loin en prévoyant la suppression progressive de la taxe d’habitation sur les résidences principales à l’horizon 2023.
Depuis 2021, la réforme de la taxe d'habitation sur la résidence principale s'applique à tous les contribuables.
En 2021, les 20% des ménages restant assujettis à la taxe d’habitation sur la résidence principale ont bénéficié d’une exonération partielle fixe de 30%. Celle-ci est de de 65% en 2022 et enfin 100% en 2023.
Ainsi, en 2023, plus aucun foyer ne paiera de taxe d’habitation sur sa résidence principale.
En 2022, l’exonération sera totale ou dégressive, pour éviter les effets de seuils, en fonction du revenu fiscal de référence (RFR) de 2021 (inscrit sur l’avis d’impôt 2022), pour les personnes non assujetties à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI).
Quotient familial | Seuils RFR à ne pas dépasser pour bénéficier de l'exonération de 100 % | Seuils RFR à ne pas dépasser pour bénéficier de l'exonération dégressive |
1 part | 28 150 € | 28 150 € < RFR ≤ 29 192 € |
1,5 part | 36 490 € | 36 490 € < RFR ≤ 38 053 € |
2 parts | 44 830 € | 44 830 € < RFR ≤ 46 914 € |
2,5 parts | 51 085 € | 51 085 € < RFR ≤ 53 169 € |
3 parts | 57 340 € | 57 340 € < RFR ≤ 59 424 € |
3,5 parts | 63 595 € | 63 595 € < RFR ≤ 65 679 € |
Source : www.impots.gouv.fr
Les personnes, dont le revenu fiscal de référence de 2021 dépasse le plafond majoré correspondant à leur situation familiale, auront droit uniquement à l’exonération de 65 %, et en conséquence, devront payer 35% de leur taxe d’habitation de 2022.
De même, les personnes redevables de l’IFI en 2021 n’auront droit qu’à l’exonération de 65%, et ce quel que soit le montant de leur revenu fiscal de référence.
L’administration fiscale a mis à disposition un simulateur (www.impots.gouv.fr) qui permet d’évaluer la diminution de la taxe d'habitation pour 2022.
Attention : les résidences secondaires n'entrent pas dans le champ de cette réforme, la taxe d’habitation sera toujours à acquitter par leurs propriétaires.
De plus, la loi de finances rectificative (LFR) pour 2022 publiée au JO du 17 août 2022 a supprimé dès l’année 2022 la contribution à l'audiovisuel public, qui n’est donc plus à payer par les ménages.
Code général des impôts : articles 1407 à 1407 bis Locaux imposables (article 1407), majoration de 20 % (article 1407 ter)
Code général des impôts : article 1408 Personnes imposables et exonérées
Code général des impôts : articles 1409 à 1413 Valeur locative (article 1409), abattements (article 1411), réclamations (article 1413)
Code général des impôts : articles 1657 à 1659 A Établissement de l'avis d'imposition
Bofip-impôts n°BOI-IF-TH relatif à la taxe d'habitation
Bofip-impôts n°BOI-IF-TH-70 relatif à la majoration de la taxe d'habitation des logements meublés non affectés à l'habitation principale